Sans que je sache réellement comment, les livres de Daphné du Maurier trouvent toujours leur chemin jusqu’à mes mains. Après avoir lu Mad l’été dernier, je me suis lancé dans un autre livre un peu à part dans l’œuvre de l’autrice avec La Maison sur le Rivage. Dans cette histoire, Daphné du Maurier entraîne le lecteur dans un fascinant mélange entre science-fiction, fantastique et roman d’aventures. Comment réagiriez-vous si vous découvriez une drogue qui permet de voyager dans le temps ? C’est avec ce pitch de départ que l’on rencontre Dick dès les premières pages. Il va prendre la décision de tester cette drogue lui-même. Si j’ai eu du mal à entrer dans le roman, j’ai tout de même apprécié l’originalité de l’intrigue, bien que le schéma narratif soit un peu trop répétitif.
Résumé
En Cornouailles, dans une très ancienne demeure, un homme cède à la tentation de vérifier les effets d’une nouvelle drogue mise au point par un savant réputé. C’est le début d’un long voyage, au cours duquel il va se retrouver plongé dans un passé vieux de plus de six siècles. Mais les troublantes scènes dont il va être le témoin invisible sont-elles pure illusion ? Les personnages qu’il croise ne sont-ils que des fantômes nés de son imagination ?
Cornouailles, drogue et voyage dans le temps
Dick se rend dans la vieille demeure Kilmarth, située sur la côte de Cornouailles, que son ami scientifique Magnus lui prête pour ses vacances. Celui-ci lui confie également une mission : tester la nouvelle drogue qu’il a mise au point. Sa particularité ? Elle semble remonter le temps. Si Dick est dubitatif au départ, il se prend rapidement au jeu et se retrouve bientôt à confondre passé, présent, réalité et imagination.
Il n’y avait ni passé, ni présent, ni futur. Tout ce qui vivait faisait partie d’un tout. Nous étions tous rattachés les uns aux autres, à travers le temps et l’éternité ; et lorsque nos sens seraient ouverts à une nouvelle perception de l’existence, comme les miens l’avaient été par la drogue de Magnus, la fusion s’opposerait, il n’y aurait plus de séparation, il n’y aurait plus de mort… Voilà à quoi aboutirait finalement l’expérience : grâce à cette possibilité de déplacement dans le temps, la mort serait abolie.
La Maison sur le Rivage est un livre assez particulier dans l’œuvre de Daphné du Maurier. Dès les premiers chapitres, elle nous plonge au cœur du sujet du roman avec une drogue qui semble ramener le personnage principal plusieurs siècles en arrière. Cela m’a tout de suite rappelé l’ambiance des nouvelles de l’autrice dans son recueil Les Oiseaux. On se retrouve aux côtés de Dick et l’on découvre avec lui cette drogue dont nous faisons aussi l’expérience. C’est un roman étrange, assez mystérieux et quelque peu angoissant par moment.
Une ambiance travaillée
L’atmosphère de La Maison sur le Rivage est très travaillée et je n’en attendais pas moins d’un roman de Daphné du Maurier. Pour autant, si je suivais l’histoire avec intérêt pendant ma lecture, cette ambiance n’a pas réussi à me faire rêver. J’étais consciente de sa présence, sans réussir à y prendre part.
L’inconscient est vraiment une curieuse chose.
L’intrigue est prenante et c’est avec plaisir que j’ai suivi Dick dans ses découvertes tout au long du roman. Étonnement, je ne me suis pas attachée aux personnages, mais l’ambiance du livre, à la limite de l’étouffement par moment, a réussi à me transmettre les émotions que pouvaient ressentir Dick. Au départ, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre qui était chaque personnage et les liens entre eux. Il m’a fallu beaucoup de concentration pour situer qui était qui… jusqu’à ce que je me rende compte qu’un arbre généalogique était disponible à la fin du livre ! Armée de cet arbre généalogique, l’histoire de La Maison sur le Rivage est tout de suite beaucoup plus simple à suivre et si vous le lisez, je vous recommande de vous y référer de temps en temps pour faciliter votre compréhension. Une fois le document en main, on entre bien plus facilement dans le roman.
Une intrigue originale
Là où d’autres romans de Daphné du Maurier m’ont captivé, La Maison sur le Rivage m’a davantage diverti. Ce n’est sans doute pas celui que je conseillerais pour découvrir l’autrice. Si l’intrigue est originale, avec l’alternance de deux époques historiques, la construction du roman devient rapidement redondante. Les scènes sont répétitives et donnent l’impression d’utiliser les mêmes mécanismes, ce qui alourdit la lecture. Certaines longueurs donnent vite la sensation de tourner en rond. Je ne suis entrée dans le roman qu’une fois passé la moitié, quand l’action s’accélère.
Un autre monde, je suppose que nous en portons tous un en nous, chacun à notre façon.
La fin du roman m’a laissé perplexe. Je me pose encore des questions sur ce qu’a vécu le personnage. Plusieurs jours après avoir reposé le livre, je ne parviens toujours pas à savoir si je suis satisfaite ou non de ce dénouement. Je suppose que pour hanter mon esprit de cette façon, c’est une fin très intéressante qu’offre Daphné du Maurier a son livre.
En bref, une lecture intéressante
En bref, La Maison sur le Rivage de Daphné du Maurier a été une bonne lecture, bien qu’il ait fallu que j’attende la moitié du roman avant d’entrer dans l’histoire. L’intrigue est originale et plaisante à suivre, malgré la structure du livre qui alourdit parfois la lecture. Si c’est bel et bien un roman à ambiance, ce n’est pas forcément le genre d’ambiance qui a de l’effet sur moi. J’ai aimé découvrir ce roman et je pense que les fans de Daphné du Maurier y prendront plaisir aussi. Cependant, si vous souhaitez découvrir l’autrice, je vous conseille plutôt de vous tourner vers un autre de ses livres comme Rebecca, Ma Cousine Rachel ou encore le recueil de nouvelles Les Oiseaux.
Pour résumer
Avez-vous déjà lu La Maison sur le Rivage de Daphné du Maurier ? Est-ce que vous souhaitez le lire ?
Si ce livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici.
Autrice : Daphné du Maurier (britannique) – Genres : Science-fiction, Historique – Date de publication originale : 1969 – Editions : Le Livre de Poche – Nombre de pages : 448
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