Une de mes plus belles découvertes en 2023 a été l’œuvre de Dostoïevski. J’ai tout de suite accroché au style poétique, torturé et psychologique de l’auteur. Que ce soit en lisant un livre court comme Les Nuits blanches, ou plus longs avec Crime et châtiment, j’ai su que j’avais trouvé là un écrivain de la littérature russe qui saurait me séduire. Je suis ravie de constater que je ne me suis pas trompée, puisque avec la nouvelle Un cœur faible la magie a de nouveau opérée. Dans cette histoire, Dostoïevski offre une fine analyse psychologique du lien qu’entretiennent le bonheur et la culpabilité.
Résumé
Le petit fonctionnaire Vassia Choumkov, qui jouit de la bonne disposition de son chef de bureau, tombe amoureux, est sur le point de se marier et devient fou « par reconnaissance ». Cet homme un peu bossu, qui craint toujours d’être une charge pour les autres, ressent d’un coup, jusqu’à en être progressivement écrasé, le poids du monde, dans une ville oppressante qui pourrait n’être que le rêve du Dieu sarcastique de l’Ancien Testament.
Un cœur faible ou la culpabilité du bonheur
Le bonheur, tout le monde le souhaite. Mais comment savoir comment nous réagirions s’il nous tombait dessus sans prévenir ? Un cœur faible raconte l’histoire d’un homme, Vassia, qui voit s’abattre sur lui un bonheur auquel il ne s’attendait pas. Se sentant coupable de ne pas mériter les belles choses qui lui arrivent, il commence à se détruire lui-même.
Vassia était capable de tout. Mais demander pardon, de quoi, comment ? Le problème n’était pas là. Le problème était que Vassia n’avait pas rempli son devoir, que Vassia se sentait coupable devant lui-même, se sentait ingrat devant le destin, que Vassia était anéanti, bouleversé par le bonheur et s’en sentait indigne, que, finalement, il s’était juste trouvé un prétexte pour divaguer dans ce sens là, et que, depuis la veille, il ne s’était toujours pas remis de sa surprise.
Voici une thématique originale que j’ai rarement croisée en littérature : la culpabilité du bonheur. Le sujet m’a tout de suite intéressé car ce n’est pas toujours évident de lier les deux et surtout, de le rendre compréhensible. Cependant, dans Un cœur faible, on comprend tout de suite ce qu’il se passe dans l’esprit du protagoniste. Son bonheur causera sa perte.
Une nouvelle psychologique
Si vous aimez les nouvelles qui se lisent sans effort, Un cœur faible est fait pour vous. En à peine quelques pages, Dostoïevski offre une analyse psychologique très fine de son personnage et nous plonge auprès de lui dans son désarroi le plus total.
Dans Un cœur faible de Dostoïevski, je ne me suis pas attachée au personnage principal, bien que j’ai ressenti de la compassion pour lui. Je pense que c’est cet aspect là qui m’a laissé un peu en retrait de l’histoire. On peut facilement s’y attendre quand il s’agit d’un texte court, car nous avons moins de temps que dans un roman pour apprendre à connaître les personnages. Un cœur faible m’a moins touché que Les Nuits blanches, une autre nouvelle de l’auteur dans laquelle j’avais ressenti un lien particulier avec le personnage principal. Pour autant, l’intrigue en elle-même et l’aspect psychologique travaillé par Dostoïevski m’ont permis de dévorer ce petit livre en à peine une journée.
En bref, en cohérence avec l’œuvre de Dostoïevski
En bref, Un cœur faible de Dostoïevski est à l’image de l’œuvre de l’auteur que j’ai pu lire jusqu’ici : maîtrisée, fascinante et poétique. Je suis restée un peu en retrait de l’histoire, sans doute car il s’agissait d’un court texte qui ne m’a pas laissé le temps de mieux connaître ses personnages. Un cœur faible est un très bon texte sur une thématique originale et finement traitée, la culpabilité du bonheur. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour découvrir l’auteur Dostoïevski, bien que mon cœur me pousse encore et toujours à conseiller Les Nuits blanches à quiconque cherche une porte d’entrée vers l’œuvre de cet auteur russe.
Pour résumer
Avez-vous déjà entendu parler de la nouvelle Un cœur faible ? Avez-vous déjà lu un livre de Dostoïevski ?
Si le livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici.
Auteur : Fédor Dostoïevski (russe) – Genre : Classique – Date de publication originale : 1848 – Editions : Actes Sud – Nombre de pages : 88
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