Je suis toujours curieuse de découvrir les nouvelles publications littéraires françaises qui s’identifient au mouvement gothique. Lorsque j’ai appris la publication de Méduse de Martine Desjardins, présenté sur le site de l’éditeur comme une réécriture du mythe de Méduse sous la forme d’un “roman gothique féministe” et d’un “conte cruel”, je n’ai pas hésité. Les réécritures mythologiques ne sont pas les lectures qui m’intéressent le plus, cependant, j’ai toujours adoré la tragique destinée de Méduse. Je me suis donc lancée dans la lecture de Méduse sans réellement savoir à quoi m’attendre. J’ai eu beaucoup de mal à venir à bout de ce livre, pourtant relativement court. Entre un style très académique et un personnage principal antipathique, je n’ai malheureusement pas apprécié l’expérience.
Résumé
On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir. Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. A force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps.
Méduse, une réécriture sombre et cruelle d’un mythe
Méduse est une jeune fille avec une malformation aux yeux. On la surnomme ainsi depuis sa naissance, si bien qu’elle en a oublié sa véritable identité. C’est cette différence qui l’identifie aux yeux du monde. Rapidement, ses parents se déchargent de leur fardeau, aveuglés par le dégoût qui les ronge quand ils observent leur fille. Méduse est confiée au soin d’un orphelinat pour jeunes filles spécialisé pour celles qui n’entrent pas dans les codes de la société.
A vrai dire, on ne se douterait jamais que les méduses sont venimeuses. Tu vois, même la beauté la plus fragile peut être monstrueuse.
Méduse de Martine Desjardins est un livre qui prend l’apparence d’un conte cruel. L’autrice s’est inspiré du mythe de Méduse pour se l’approprier d’une façon assez éloignée de l’histoire initiale, ce qui est un parti-pris intéressant. Le concept de l’histoire est original, du moins, à ses débuts, mais je n’ai pas du tout été séduite. Rapidement, l’intrigue et l’écriture se sont entremêlées pour former un nœud malaisant en moi que je n’ai pas réussi à dénouer.
Un personnage principal antipathique
Dès les premiers chapitres de Méduse de Martine Desjardins, j’ai ressenti une véritable aversion à l’encontre du personnage principal. Cette antipathie, loin d’être liée à son physique, était liée au comportement de Méduse que j’ai eu beaucoup de mal à supporter. Maltraitée, la jeune fille n’a de cesse de se rabaisser elle-même en permanence. Au-delà de ça, elle rabaisse les autres qui se trouvent dans la même situation qu’elle, invoquant une justification bancale qui s’expliquerait par “on le mérite”. C’est un comportement qui était d’autant plus difficile à accepter lorsque l’autrice pointait du doigt sans discontinuer toutes les injustices vécues par les jeunes filles du pensionnat.
Si jamais tu montres tes yeux, je devrai te coudre les paupières.
Le roman se veut être une allégorie féministe, un roman d’apprentissage mettant en avant la honte du corps des femmes. Pourtant, ce n’est pas ce que j’ai l’impression d’avoir lu. Cette lecture a été pénible pour moi, pointant du doigt des comportements déviants sans avoir la sensation qu’ils soient dénoncés. Je suis passée à côté de ce livre dans lequel je dois l’admettre, je me suis ennuyée face à un style d’écriture qui ne m’a pas aidé à entrer dans l’histoire.
Un style d’écriture alambiqué
Ma lecture de Méduse de Martine Desjardins a été alourdie par le style de l’autrice. Le vocabulaire utilisé est très soutenu, ce qui semble de prime abord intéressant. Cependant, le résultat ne m’a pas convaincu. J’avais l’impression que les mots les plus compliqués n’étaient là que pour un exercice de style, sans rien apporter de concret à l’intrigue ou à son atmosphère. Par ailleurs, l’aspect gothique ne m’a pas transporté avec une plume alambiquée qui me ralentissait surtout dans ma lecture.
Méduse de Martine Desjardins est un livre particulier puisqu’il mise beaucoup sur la métaphore. Malheureusement, cela n’a pas pris avec moi. Je n’étais peut-être simplement pas le bon public.
En bref, une expérience qui ne m’a pas convaincue
En bref, j’ai songé à plusieurs reprises à abandonner ma lecture de Méduse de Martine Desjardins. Si j’ai lu le roman jusqu’au bout, cela n’était pas sans difficulté. Je n’ai pas accroché avec le style de l’autrice qui m’a paru trop complexe sans raison apparente, ni avec le personnage principal que j’ai pris en grippe dès les premières pages. Je ne me suis pas retrouvée dans ce texte et pour être honnête, je n’ai pas bien saisi à quel type de public il s’adressait.
Pour résumer
Avez-vous déjà entendu parler de Méduse de Martine Desjardins ?
Si le livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici.
Autrice : Martine Desjardins (québécoise) – Genres : Gothique, Fantastique – Date de publication originale : 2023 – Editions : L’Atalante – Nombre de pages : 208
Article écrit dans le cadre d’un partenariat
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6 Comments
booksofswarley
28/11/2023 at 15:16Je ne connaissais pas du tout !
Parlons fiction
28/11/2023 at 19:49Et une découverte de plus, hop ! Merci pour ton passage par ici 😊
Annafaitsonblog
26/12/2023 at 17:01Je ne connaissais pas du tout mais c’est dommage car les descriptions étaient prometteuses.
Parlons fiction
30/12/2023 at 13:38Le résumé de quatrième de couverture m’a beaucoup plu, mais malheureusement mon expérience de lecture a été radicalement différente. Je pense surtout ne pas avoir été le public cible et donc réceptive au texte 😅
Zoé
04/01/2024 at 01:21Ton avis rejoint d’autres qui pointaient les mêmes défauts, notamment sur la langue un peu trop artificielle; c’est ce qui a fait que je ne me suis finalement pas penchée sur ce roman. En plus le personnage antipathique, rien qu’à lire ce que tu en dis ça m’énerve !
Il y a des bouquins courts mais tellement laborieux à finir, je peux comprendre ça !
Parlons fiction
05/01/2024 at 08:25C’est vrai que d’autres avis rejoignent le mien. Je pense que la forme du roman a ralenti ma lecture et le personnage antipathique ne m’a pas aidé à lire le roman avec plaisir. J’ai hésité plusieurs fois à l’abandonner, malgré le fait qu’il soit court 😶