Northanger Abbey de Jane Austen : une parodie de roman gothique qui fait sourire

Je continue ma découverte des classiques du roman gothique. Après Carmilla de Sheridan le Fanu, je m’attaque au titre d’une autrice que l’on ne présente plus : Northanger Abbey de Jane Austen. Il y a quelques années, j’avais découvert son livre le plus connu, Orgueil et Préjugés. Malheureusement, je n’en garde pas un très bon souvenir. Il était temps que je donne une seconde chance à Jane Austen et sa parodie de roman gothique, Northanger Abbey, était le roman idéal. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui m’a fait sourire à de nombreuses reprises. L’autrice tourne en dérision le genre gothique et n’hésite pas à faire preuve de sarcasme envers ses propres personnages.

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Résumé

À dix-sept ans, Catherine Morland est férue de romans gothiques. Lors d’un voyage à Bath, elle y fait la rencontre de Henry Tilney et de sa famille qui l’invitent à séjourner dans leur mystérieux manoir. L’imagination débordante de la jeune fille va la mener au-delà de ses rêves en la guidant vers l’âge adulte et l’amour…

 

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Une histoire qui fait sourire

À dix-sept ans, Catherine Morland fait son entrée dans la haute société lors d’un séjour à Bath avec des amis de sa famille. Passionnée de romans gothiques, la jeune fille n’attend qu’une chose : vivre une aventure aussi palpitante que celles de ses héroïnes préférées. Elle fait la rencontre d’un charmant jeune homme, Henry Tilney, et de sa famille qui l’invitent à séjourner dans leur manoir, Northanger Abbey.

Je suis heureuse d’avoir pris le temps de lire Northanger Abbey, car ce livre m’a réconcilié avec Jane Austen. L’autrice a écrit cette histoire à l’âge de 23 ans, au début de sa carrière. Il ne fut publié qu’après sa mort, à titre posthume. 

Ce roman est léger et m’a fait le plus grand bien. Il est assez court, se lit très vite et est très agréable à lire. Comme on peut s’y attendre avec Jane Austen, il s’agit avant tout de l’histoire d’une rencontre amoureuse entre la jeune Catherine Morland et Henry Tilney. Pour autant, l’aspect le plus intéressant de ce roman est l’étonnante forme de parodie qu’il arbore. L’autrice reprend les codes du roman gothique pour mieux en rire et en profite au passage pour dénoncer les tares de la société de son époque. 

Northanger Abbey, une parodie de roman gothique

Si Northanger Abbey a été si agréable à lire, c’est en partie dû au fait qu’il s’agit d’une parodie de roman gothique. Ce n’est pas un livre à lire au premier degré et l’ironie de Jane Austen se retrouve dans chaque ligne du texte. Son écriture est d’ailleurs assez délectable et ses remarques m’ont fait sourire à plusieurs reprises. Pour celles et ceux qui sont habitués au genre gothique, je pense que cette histoire vous fera sourire autant que moi ! 

Northanger eût pu être une maison, un hôtel, une villa, quelque vague demeure, et, malgré tant d’autres probabilités, Northanger était une abbaye et cette abbaye, elle l’habiterait. Ses longs corridors humides, ses cellules strictes, sa chapelle délabrée retentiraient de ses pas quotidiens. Elle ne put maîtriser l’espoir de quelque légende ; peut-être même retrouverait-elle les sanglants Mémoires d’une nonne outragée. C’était chose surprenante que ses amis semblassent si peu vains de la possession d’une telle demeure. L’accoutumance seule pouvait expliquer ce désintérêt.

Jane Austen tourne en dérision la majorité des codes : la jeune héroïne naïve et un peu trop gentille, le coup de foudre pour un bel homme mystérieux, le passé qui hante les personnages, sans oublier une demeure lugubre aux couloirs qui semblent habités par des esprits. L’autrice s’amuse à torturer son héroïne qui rêverait de voir des passages secrets entre les murs d’une demeure finalement très moderne et d’une vie somme toute assez classique pour la haute société de cette époque.

Avec un bon nombre de références à des œuvres classiques du gothique, je pense notamment au roman Les mystères d’Udolphe d’Ann Radcliffe qui est cité dès les premiers chapitres, ce livre est idéal pour les fans du genre. L’autrice emploie parfois un ton direct pour s’adresser au lecteur. Si j’ai été étonnée au départ, cela fonctionne parfaitement et apporte une bonne dose de sarcasme dans cette histoire.

Pour autant, je m’attendais à ce que la parodie de roman gothique s’articule principalement autour du manoir Northanger Abbey, car c’est ce qui est mis en avant dans le résumé du roman. En réalité, la majeure partie du roman de Jane Austen se déroule à Bath, une ville réputée pour ses sources chaudes, dans laquelle viennent se détendre les personnages. Si on s’attend à une parodie pure et dure, je pense que l’on peut rester sur sa faim. Au fond, il s’agit avant tout d’une satire sociale sur fond de parodie de roman gothique.

Jane Austen et la place de la femme dans la haute société

Dans Northanger Abbey, on ne s’attache pas réellement au développement psychologique des personnages, car l’on se concentre davantage sur la satire sociale qui se dessine à travers eux. L’autrice profite du parcours de son héroïne et de son entrée dans l’âge adulte pour dénoncer les conditions des femmes de la haute société de son époque. Les femmes sont dépendantes des hommes et des relations amoureuses qu’elles peuvent réussir à nouer, puisqu’elles n’ont aucun pouvoir sur l’argent et ne peuvent en posséder elles-mêmes.

De manière plus globale, Jane Austen raille la vie menée à Bath. Les femmes sont représentées superficielles, principalement préoccupées par leur toilette et les regards qu’elles décrochent sur leur passage. Les hommes ne sont pas en reste, prétentieux et vaniteux. Les relations, qu’elles soient amicales ou amoureuses, semblent toujours intéressées. La richesse, en plus du statut, a toujours la place la plus importante dans les relations sociales. Cette critique est très présente dans la première moitié du roman dans laquelle Jane Austen se moque ouvertement de cette société mondaine. Elle n’oublie cependant pas le cœur de son intrigue qui permet de voir évoluer son héroïne naïve un peu trop passionnée de gothique.

Un roman d’apprentissage avant tout

Si Northanger Abbey mêle à merveille parodie et satire sociale, c’est avant tout un roman d’apprentissage. J’ai aimé voir évoluer le personnage de Catherine, très (trop) naïve durant les premiers chapitres. J’avais parfois envie de la secouer moi-même pour lui faire ouvrir les yeux sur tout ce qui se déroulait autour d’elle.

Si Catherine semble prendre la fiction pour la réalité au début du roman, sa rencontre avec les Tilney lui permettra d’y voir plus clair. Tout le monde n’est pas un héros de roman et la vie n’est malheureusement pas toujours une succession de belles aventures. Au fur et à mesure, la jeune fille ouvre les yeux sur le monde réel qui l’entoure. Si je ne suis pas adepte des romances, j’ai trouvé celle de ce roman assez mignonne.

En bref, le roman idéal pour les fans de romans gothiques

En bref, j’ai passé un bon moment en lisant Northanger Abbey de Jane Austen. L’autrice tourne merveilleusement bien en dérision les codes du genre gothique et le roman se lit facilement. Sur fond de satire sociale, elle propose un véritable roman d’apprentissage qui défend ardemment l’importance des romans parmi les livres plus sérieux. Si vous appréciez les romans gothiques, vous serez en capacité de déceler toute l’ironie de Jane Austen dans ce roman pour profiter de la lecture au maximum.

Pour résumer

Avez-vous déjà lu Northanger Abbey de Jane Austen ? Est-ce que ce roman vous intéresse ?

Si le livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici.

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Autrice : Jane Austen (britannique) – Genres : Romance, Gothique – Date de publication originale : 1817 – Editions : Hauteville – Nombre de pages : 288

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