Après avoir découvert Vita Nostra, le premier tome du triptyque Les Métamorphoses de Marina et Sergueï Diatchenko en milieu d’année, je n’avais qu’une envie : continuer de découvrir l’œuvre de ces deux auteurs. Ce roman m’avait totalement fascinée, un véritable ovni en son genre. J’aime beaucoup quand des auteurs bousculent les codes des histoires traditionnelles pour proposer quelque chose de singulier, différent dans sa logique, mais tout aussi prenant. Alors, je me suis lancée dans la découverte de Numérique, Brevist Est, le deuxième livre de ce triptyque construit autour d’un thème central : les métamorphoses. Cette fois-ci, l’univers est radicalement différent. On plonge dans un monde geek, manipulateur, dangereux, dans lequel l’être humain lié à l’écran frôle l’aliénation.
Avant-propos : Les métamorphoses est un triptyque écrit par Marina et Sergueï Diatchenko. Chacun des trois livres dont il est composé peut se lire indépendamment des autres. Numérique est le deuxième livre de ce triptyque.
Résumé
Testeur de jeux vidéo d’une nouvelle génération ? Une aubaine pour Arsène, ce gamer surdoué d’à peine quinze ans. Mais, ce job en or, il n’est pas le seul à y postuler et la compétition sera rude.
Tout cela pour le compte de l’insaisissable Maxime, dont les desseins sont ambigus. Pur charlatan ? Aimable manipulateur ? Visionnaire d’un monde virtuel à venir ? Ou plus déconcertant encore ? « Je transfigure le matériel en immatériel et inversement. »
Entre désir et réalité, demi-vérités et faux-semblants, entre virtuel et réel, Arsène apprend à naviguer d’un monde à l’autre, là où les frontières s’estompent. Mais pour aller où ? L’enjeu est rien moins qu’innocent.
Un univers particulier
Dans Numérique, le lecteur se retrouve plongé aux côtés d’Arsène, un jeune adolescent geek dans l’âme et passionné par un jeu vidéo en ligne de type RPG dans lequel il occupe une position importante. Malgré son jeune âge, Arsène sait réfléchir, créer des plans et manipuler. Pourtant, sa vie commence à échapper à son contrôle lorsqu’il rencontre un personnage mystérieux qui lui propose de travailler pour lui. Dès lors, sa vie change : de plus en plus dépendante, de plus en plus virtuelle, elle semble lui échapper.
Avant, il y avait la vie normale. Désormais, il n’y a plus que celle devant l’écran.
Comme on peut le comprendre très facilement avec le titre du roman, Numérique explore un univers totalement différent du premier livre Vita Nostra. Les deux peuvent parfaitement se lire indépendamment, aucun personnage ne les lit entre eux si ce n’est le thème fondamental de l’œuvre en elle-même : le changement, la métamorphose. L’univers ici est construit autour du digital, du jeu vidéo et plus largement, du jeu en général. On retrouve le même schéma directeur que dans Vita Nostra, c’est un récit d’apprentissage. L’histoire est assez sombre, mais d’une façon radicalement différente du livre précédent. Elle prend racine dans la manipulation de l’homme.
Entre fantastique et science-fiction
À nouveau, Marina et Sergueï Diatchenko signent ici une histoire qui n’a rien à envier aux autres. Originale, bien construite, réfléchie, elle apporte une contribution très claire au triptyque. Tout en métaphores, le couple réussit parfaitement à créer un univers qui pousse à la réflexion autour de sa propre relation au numérique. Numérique est sans aucun doute un très bon roman, sur le fond comme sur la forme, même si celui-ci m’a moins emballé que le premier livre. J’ai eu davantage de difficultés à entrer dans l’histoire, n’étant pas particulièrement familière avec ce type d’environnement. Cependant, là où Marina et Sergueï Diatchenko ont réussi à faire fort, c’est en alliant fantastique et science-fiction. Le roman ne s’identifie pas à un de ses genres seulement, mais aux deux combinés. Cela donne un résultat tout simplement surprenant.
Des sujets qui résonnent avec l’actualité
Si je n’ai pas réussi à entrer totalement dans l’histoire, c’est sans doute car j’ai eu plus de mal ici à m’attacher au personnage principal. Si Arsène est mature pour son âge, certains actes ou pensées viennent nous rappeler qu’il ne s’agit que d’un adolescent. C’est un jeune homme qui se cherche, en pleine construction de son identité. A l’inverse de Vita Nostra, je n’ai pas été plongée totalement dans le flou avec ce roman. Je voyais assez clair dans l’intrigue et où elle menait, le thème de l’histoire me semblait ici plus évidente à cerner. Peut-être est-ce dû au fait que j’ai déjà lu un autre livre des auteurs, ou peut-être est-ce simplement car l’histoire est davantage linéaire et prévisible.
Il se trame quelque chose, Arsène. Est-ce que tu le perçois ?
Là où Numérique fait fort, c’est dans la réflexion qu’il amène. Le roman sert à nouveau de support aux auteurs pour formuler des questions et ouvrir des pistes de réflexion autour de sujets d’actualités : l’addiction aux écrans, la publicité cachée, la manipulation des foules. Marina et Sergueï Diatchenko ont réussi à écrire une histoire habile et très travaillée qui met en exergue la frontière floue qui grandit de jour en jour entre la réalité et le virtuel.
En bref, un bon roman
En bref, si je n’ai pas été autant emportée par Numérique que par Vita Nostra, il s’agit là encore d’un très bon roman de Marina et Sergueï Diatchenko. Avec une grande imagination, les deux auteurs ont réussi à créer un univers bien à eux dans lequel le jeune Arsène se retrouve confronté à quelque chose que lui-même n’arrive pas à conceptualiser. C’est un livre très riche, tant par la densité de son histoire que la profondeur de ses personnages. Le style est travaillé, fluide, et l’on suit les personnages tout au long de leur métamorphose. Je n’hésiterai pas à lire avec plaisir le dernier livre du triptyque lorsque celui-ci sera traduit en français.
Pour résumer
Avez-vous déjà lu un des romans du triptyque Les métamorphoses de Marina et Sergueï Diatchenko ?
Si le livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici.
Auteurs : Marina et Sergueï Diatchenko (ukrainiens) – Genres : Fantastique, Science-fiction – Date de publication : 2021 – Editions : L’Atalante – Nombre de pages : 416
Article écrit dans le cadre d’un partenariat
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