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Notre part de nuit de Mariana Enriquez : un roman en point d’interrogation

Avis lecture sur le roman Notre part de nuit de Mariana Enriquez

Il existe certains livres que l’on identifie très facilement d’un seul regard : on sait que tôt ou tard, on les lira. C’est l’histoire de Notre part de nuit de Mariana Enriquez et moi. Depuis sa publication en grand format en 2021, j’avais repéré ce roman. Sans jamais me presser pour le lire, je savais pertinemment que je finirais par l’ouvrir et le lire de bout en bout. Les avis dithyrambiques sur ce livre sont nombreux et le résumé énigmatique de sa quatrième de couverture a suffit à me pousser à franchir le pas. Notre part de nuit est une histoire sombre et horrifique, poisseuse et entêtante. Le texte repousse autant qu’il attire et je ne suis pas ressortie de cette expérience totalement indemne. 


Résumé

Un père et son fils traversent l’Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ? Le petit garçon s’appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d’un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d’une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.

 


Une histoire violente et sanglante

Le roman débute avec un père, Juan, et son fils, Gaspar, qui fuient sur les routes d’Argentine pour échapper à une mystérieuse société secrète. Celle-ci, qui exploite Juan en tant que médium pour entrer en contact avec une entité violente et énigmatique, souhaite utiliser Gaspar pour le remplacer. La secte veut percer le secret de la vie éternelle et ne se soucie pas des sacrifices qu’elle devra faire pour parvenir à contacter les Ténèbres.

On renonce plus facilement quand on a beaucoup, songea-t-il. Il n’avait jamais rien eu.

Notre part de nuit de Mariana Enriquez est une expérience à vivre plus qu’un roman à suivre. Pour autant, il me semble très important de préciser que ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains. La violence, autant physique que psychologique, est présente et décrite de façon quasi permanente. On retrouve dans ce roman de la maltraitance, des violences sexuelles, des violences psychologiques, de la torture physique. C’est un élément essentiel à avoir en tête avant de se lancer dans la lecture. Il ne s’agit pas d’un roman facile à lire de part son aspect sombre et très violent.

Un roman repoussant, mais fascinant

L’intrigue du roman est très particulière et il serait délicat d’en parler sans trop en révéler. De ce fait, je préfère me concentrer sur ce que j’ai ressenti lors de ma lecture, car plusieurs jours après avoir terminé le roman, je dois admettre ne toujours pas savoir si je l’ai apprécié ou non. Je ne m’attendais pas à trouver autant de violence et d’horreur dans cette histoire, mais aucun doute là-dessus : Notre part de nuit est avant tout un roman horrifique. Bien que le livre aille beaucoup plus loin dans les réflexions vers lesquelles il mène et ne se cantonne pas à l’horreur, ce genre reste prédominant.

Parfois, tromper la mort est ce qui peut arriver de pire.

Pendant toute ma lecture, je ne savais pas quoi penser de l’histoire et une fois le livre refermé, je ressens toujours cette impression de vide en moi, comme si j’avais été aspirée malgré moi dans cette histoire aussi dégoûtante que fascinante. Il s’agit d’une histoire macabre très troublante qui dégage un aspect assez malsain qui m’a mis mal à l’aise. Dans mon expérience de lecture, je n’ai pas du tout été touchée par l’intrigue ou les personnages, j’ai finalement principalement été rebutée par ce qui était décrit sous mes yeux sans pour autant ressentir de la compassion.

Un rythme inégal

Si le roman déroute par son contenu, il m’a tout autant perturbé par sa forme. Notre part de nuit est divisé en plusieurs parties inégales en termes de rythme. Si les premières parties m’ont facilement entraînée et questionnée, les dernières m’ont paru plus longues et moins intéressantes. Le livre n’est pas découpé sous forme de chapitres, mais en différentes parties avec des narrateurs et des temporalités différentes. Cela peut sembler brouillon au départ, pourtant, je n’ai pas eu à faire d’efforts pour suivre cette histoire plus que singulière.

Dans Notre part de nuit, l’intrigue n’en est pas vraiment une. Mariana Enriquez invite à la découverte d’émotions dérangeantes et obsédantes. Sa plume poétique sublime cette histoire à l’allure poisseuse et macabre, ce qui est un mélange assez étonnant. Pour autant, je ne pense pas en garder un souvenir impérissable. J’aurais aimé en apprendre plus sur Juan et l’Obscurité, le dénouement m’a laissé sur ma faim.

 Les gens qui s’aiment ne se font pas de mal, dit Gaspar.
– Ce n’est pas vrai, répondit Juan. Je t’ai fait du mal pour te sauver.

Les relations entre les personnages de ce roman sont indescriptibles. Je n’ai aucune idée de la façon dont l’on pourrait les définir. Elles sont parfois belles, souvent étonnantes et perpétuellement toxiques, et m’ont sincèrement mis mal à l’aise. Le dénouement du roman ne m’a pas réellement convaincue. J’ai la sensation d’avoir suivi le fil d’une histoire décousue et d’être passée à côté de quelque chose. Je ne suis pas entrée dans l’histoire, je ne me suis pas non plus attachée aux personnages qui me semblaient tous antipathiques. 

En bref, un roman en point d’interrogation

En bref, Notre part de nuit de Mariana Enriquez est un roman en point d’interrogation. Je ne saurais pas affirmer si j’ai apprécié ou non ma lecture. La violence du récit et des descriptions m’a donné la nausée à plusieurs reprises et l’intrigue ne m’a pas emballé. Pour autant, les relations ambiguës entre les personnages et le contexte fantastique de l’histoire m’ont presque fascinés. Plus qu’un roman traditionnel, je pense que Notre part de nuit est une expérience littéraire. De ce fait, le livre ne conviendra pas forcément à tout le monde, mais devrait séduire celles et ceux pour qui l’horreur visuelle et psychologique, l’occulte et l’étrange ne font pas peur.

Pour résumerNotation 2 étoiles et demi du blog littéraire Parlons fiction

Notre part de nuit de Mariana Enriquez couverture

 

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Autrice : Mariana Enriquez (argentine) – Genres : Horreur, Thriller psychologique – Date de publication originale : 2021 – Editions : Points – Nombre de pages : 768

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