Wednesday sur Netflix : le retour du génie de Tim Burton ?

Depuis petite, je suis une fan de la famille Addams dont les films de 1991 et 1993 ont bercé mon enfance. Lors de l’annonce par Netflix de la réalisation d’une série centrée sur le personnage de Mercredi (Wednesday en anglais), ma curiosité a tout de suite été piquée. Une Addams contemporaine ? Pourquoi pas. Je ne suis pas une grande adepte des productions Netflix et de ce fait, j’appréhendais beaucoup cette nouvelle interprétation de la famille Addams réalisée par Tim Burton. Wednesday est une série qui reprend les codes de cette famille haute en couleurs, mais qui malheureusement n’a pas réussi à s’approprier son essence. Si elle se regarde facilement, Wednesday sonne creux.

---

Synopsis

A présent étudiante à la singulière Nevermore Academy, Wednesday Addams tente de s’adapter auprès des autres élèves tout en enquêtant à la suite d’une série de meurtres qui terrorise la ville…

 

---

Un teen-show classique Netflix

Wednesday débute par le renvoi de Mercredi Addams d’un lycée public. La jeune fille, habillée tout en noir et fascinée par l’occulte, ne trouve pas sa place parmi les élèves. D’un commun accord, ses parents l’envoient étudier au sein d’un prestigieux institut privé, Nevermore, dans lequel évoluent des élèves aux pouvoirs singuliers. Mercredi Addams tente de s’adapter à son nouveau quotidien, alors qu’une série de meurtres a lieu dans la petite ville à proximité.

Initialement, je ne suis pas une grande adepte des productions Netflix que je trouve bien souvent trop aseptisées. J’ai souvent l’impression de revoir la même chose de production en production. Wednesday n’échappe pas à cette règle. Si Tim Burton est à la réalisation de la série, cela ne se voit malheureusement pas. Pourtant, le réalisateur est connu pour ses idées décalées et ses univers singuliers, mais ses dernières productions semblent de plus en plus lisses et Wednesday les rejoint. Je n’aurais même pas été étonnée si la série avait été réalisée par quelqu’un d’autre.

Si les teen-show Netflix vous plaisent, vous devriez trouver votre bonheur avec cette nouvelle interprétation de la famille Addams. L’œuvre reprend tous les codes des séries produites par la plateforme mettant en scène des adolescents. Le scénario se regarde sans surprise, bien que l’histoire reste plaisante et facile à suivre. Ce n’est pourtant pas une série dont je garderai un souvenir impérissable. 

Une intrigue prévisible

Dans Wednesday, l’intrigue est facile et agréable à suivre. Les épisodes s’enchaînent facilement et j’ai personnellement pris beaucoup de plaisir à redécouvrir l’humour noir du personnage principal, Mercredi Addams. J’ai également apprécié les quelques clins d’œil en référence aux anciennes interprétations de la famille Addams. On retrouve par exemple la présence de l’actrice Christina Ricci, interprète de Mercredi dans les films des années 90, ou encore certains mouvements de danse en référence au tout premier film sur les Addams. Ces quelques passages n’ont jamais manqué de me faire sourire. Pour autant, le scénario est très prévisible et ne laisse pas beaucoup de place à la surprise.

L’intrigue prend la forme d’une enquête que Mercredi, sans réellement le vouloir, finit par prendre en main elle-même. Pour être honnête, les révélations sont simples à deviner. Le nombre plutôt restreint de personnages laissent peu de place au doute et il ne faut pas longtemps avant de développer sa propre théorie sur les meurtres qui ont lieu près de Nevermore. Avec un peu de chance, vous pouvez trouver la bonne du premier coup. Je n’ai toujours pas bien saisi l’intérêt d’avoir ajouté un triangle amoureux à l’histoire. Au-delà de son aspect cliché, celui-ci n’apporte rien à l’intrigue. Au final, on suit Mercredi qui mène son enquête seule du début à la fin, à croire qu’une seule personne se soucie réellement de démasquer l’assassin.

J’ai été étonnée de découvrir un univers tout à fait différent de celui auquel je m’attendais. Les premiers films sur la famille Addams avaient lieu dans un univers classique avec ça et là quelques touches de fantastique. Dans la série Wednesday, produite par Netflix, nous sommes plongés dans un monde nouveau avec un grand nombre de créatures fantastiques.

Un univers fantastique qui sonne creux

Mercredi rejoint une école dans laquelle chaque élève a un pouvoir. On y trouve des vampires et des loups-garous, mais également des sirènes et des gorgones. Alors que le concept pourrait être intéressant, il ne sert finalement… à rien. L’univers sonne très vite creux. Nous n’avons pas d’informations sur l’origine des élèves de Nevermore, sur leurs pouvoirs surnaturels et nous ne savons pas non plus si c’est un phénomène isolé ou si au contraire, on trouve plusieurs écoles similaires dans le pays. Nous n’avons aucune idée de l’ampleur du phénomène et c’est quelque chose que j’ai trouvé dommage. De même, l’enceinte de l’école n’est pas particulièrement exploitée. Les élèves ne sont jamais en cours et les professeurs sont quasi inexistants. L’esthétique gothique, principalement de surface, est tout de même agréable à regarder et on trouve beaucoup de références à l’œuvre d’Edgar Allan Poe. Si vous êtes un fan de l’auteur, elles vous feront sans doute sourire. Au-delà de ça, l’univers semble bien plat. Heureusement, le personnage de Mercredi arrive à captiver. 

Une belle performance de Jenna Ortega

Dans Wednesday, l’interprétation de Mercredi par Jenna Ortega est convaincante. C’est d’ailleurs le point positif que je retiens de cette série. L’actrice incarne parfaitement le personnage et lui donne toute la place qu’il mérite à l’écran. Ses expressions du visage, comme son langage corporel sont maîtrisés et offre une nouvelle version du personnage de la famille Addams. La scène du bal dans laquelle Mercredi réalise une danse plutôt originale est très bien réalisée. Intéressant à savoir, l’actrice elle-même s’est chargée de la chorégraphie de son personnage. Dans cet univers fantastique, Mercredi possède un don de vision et je trouve ce point intéressant. Cela s’intègre parfaitement à l’histoire et ajoute un intérêt supplémentaire à l’intrigue.

À l’inverse, les personnages secondaires se rapprochent grandement d’un bon nombre de clichés. Ils m’ont semblé plats, sans réelle personnalité et ils m’ont très vite rappelé les personnages de la série Les Nouvelles Aventures de Sabrina sur Netflix. On y retrouve entre autres, la camarade populaire qui semble méchante au premier abord mais se révèle un précieux allié dans les moments les plus dangereux ; le garçon torturé par son art, perdu dans ses pensées ; le garçon sans pouvoir, mignon, que l’héroïne apprécie dès le début. Ils jouent le rôle qui leur est assigné, mais malheureusement, leur caractère n’est pas développé.

J’ai été agréablement surprise de constater que La Chose avait, elle, une vraie personnalité à l’écran. Cela diffère des anciennes productions qui mettaient en scène la famille Addams et dans lesquelles elle restait en retrait. Dans Wednesday, La Chose est un personnage à part entière et presque attachant. J’ai également été heureuse de découvrir Gwendoline Christie dans le rôle de la principale de Nevermore, Larissa Weems. C’est une actrice que j’aime beaucoup et elle a réussi à bien interpréter ce personnage.

Une famille Addams qui perd de son originalité

Lorsque j’ai commencé la série Wednesday, je savais que pour réussir à l’apprécier sans être dans une comparaison permanente, il fallait que je mette de la distance entre les précédentes œuvres sur la famille Addams et celle-ci. Je suis assez fière d’avoir réussi, en prenant plaisir à suivre l’histoire de Mercredi. J’étais ouverte à une interprétation différente des personnages, mais j’ai tout de même été déçue. Initialement, là où la famille Addams faisait fort en tant que personnage de la pop-culture, c’est en ne s’inscrivant pas dans les codes de la société. Passionnés par le morbide et l’étrange, la petite famille paraît évoluer dans un monde bien différent du nôtre et c’est ce qui fait leur charme : ils s’acceptent comme ils sont et rejettent les codes.

Dans cette série, l’histoire est plantée dans un univers fantastique. Mercredi intègre une école dans laquelle elle côtoie des loups-garous, des sirènes, des vampires et des gorgones et dès lors, l’impact du décalage de la famille Addams par rapport au reste du monde est beaucoup moins important. Mercredi s’intègre plutôt bien à ce monde et de ce fait, ce qui faisait l’essence même du personnage que l’on aurait pu considérer comme un “freak”, un personnage aux goûts et activités qui diffèrent de celles prônées par la société, s’amenuise. Au final, Mercredi est une adolescente comme les autres, qui en veut à ses parents et tombe sous le charme de camarades mignons. On retrouve globalement tous les codes d’une série adolescente et la fille Addams plonge les deux pieds dedans.

En bref, un teen-show Netflix classique

Je suis contente d’avoir regardé cette première saison Wednesday sur Netflix, mais celle-ci est pour moi une déception. La performance de Jenna Ortega en Mercredi Addams est très bien réalisée, la jeune femme incarnant parfaitement le rôle. Les épisodes sont faciles à regarder et s’enchaînent sans effort. Pour autant, l’intrigue reste prévisible, l’univers creux et les personnages secondaires sont très effacés. Ce qui faisait le charme des Addams n’a à mes yeux pas trouvé sa place ici, ce qui a pu être accentué par l’absence des autres membres de la famille qui sont peu présents à l’écran. Les références aux anciennes versions des personnages m’ont fait sourire et j’ai apprécié découvrir le personnage de Mercredi dans un environnement plus contemporain. Malgré tout, je doute garder un souvenir impérissable de cette première saison. J’espère que la saison deux, qui semble déjà être en route, permettra de creuser davantage l’univers et d’offrir une personnalité plus travaillée aux personnages secondaires.

---

Avez-vous regardé la série Wednesday sur Netflix ? Qu’en avez-vous pensé ?

Si l’article t’a plu, épingle-le sur Pinterest !