Depuis la publication de la saga Blackwater en 2022, je suis de près les traductions françaises de l’œuvre de Michael McDowell. J’avais adoré cette histoire et je souhaitais continuer ma découverte des textes de l’auteur. En 2023, c’est le roman Les aiguilles d’or qui a été traduit et publié par les éditions Monsieur Toussaint Louverture. Comme à ses habitudes, cette maison d’édition offre un objet livre travaillé dans les moindres détails. Celui-ci renferme une histoire sombre et sanglante, celle d’une guerre de clans dans le New-York de la fin du XIXe siècle. A nouveau, j’ai été séduite par la plume entraînante de Michael McDowell, par la noirceur de son intrigue et le caractère fort de ses personnages.
Avant-propos : Les aiguilles d’or de Michael McDowell est un roman qui contient des scènes de violence explicite.
Résumé
Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au coeur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.
Une fiction historique signée Michael McDowell
Tous les New-yorkais fêtent la nouvelle année 1882. Tandis que le temps est aux célébrations, le clan Stallworth, une riche famille républicaine, établit le plan machiavélique qui lui permettra de grimper les échelons de la hiérarchie sociale. Le patriarche et le beau-fils se lancent dans une quête pour décrédibiliser le Parti démocrate en éradiquant le mal d’un des quartiers les plus populaires de New-York : le triangle noir. Une famille de criminelles, les Shanks, est dans leur viseur. Pourquoi ne pas s’en servir pour donner l’exemple ? Cela paraît simple sur papier. Dans la réalité, le clan Shanks n’a pas l’intention de se laisser faire.
Notre temps est venu.
Les aiguilles d’or de Michael McDowell est une fiction historique extrêmement bien construite. On sent que l’auteur s’est intéressé à l’aspect divertissant de son récit en l’écrivant et cela crée un roman addictif qu’on ne veut plus lâcher. Là où Blackwater s’efforçait de dépeindre les tensions et les jeux de pouvoir pouvant exister au sein d’une même famille, Les aiguilles d’or relate l’histoire d’une guerre de gangs. Deux clans, l’un à l’organisation patriarcale, l’autre à l’organisation matriarcale, s’opposent dans un bras de fer sanglant. Le roman invite à la découverte d’un monde de misère dans lequel les plus forts n’hésitent pas à écraser les plus faibles.
Les aiguilles d’or, un roman captivant
Les aiguilles d’or est un roman captivant, terrifiant et addictif. Les descriptions des premiers chapitres plongent le lecteur dans un New-York sale et plein d’inégalités, peuplé de misère, mais aussi teinté d’espoir. L’univers du récit n’est d’ailleurs pas sans rappeler ceux de Charles Dickens.
Le roman se découpe en deux parties bien distinctes, ce qui lui donne un rythme assez particulier. La première partie offre une immersion frappante dans le New-York criminel et ses vices qui servent de tremplin à une riche famille en quête d’ascension sociale. La seconde partie, plus sournoise, est le récit d’une vengeance machiavélique et finement réfléchie. Michael McDowell dépeint une histoire fascinante, celle d’une lutte et d’une vengeance entre deux familles de classes sociales opposées, une lutte entre une bourgeoisie avide d’ascension et un gang de criminelles unies par un même sens de l’honneur.
Des personnages forts et emblématiques
Les personnages ont une grande place dans les récits de Michael McDowell et Les aiguilles d’or n’échappe pas à la règle. Ce sont ses personnages emblématiques, qui donnent autant de force à l’intrigue. Les personnages féminins forts, emblème de la saga Blackwater, sont de retour ici avec plus de caractère que jamais grâce au clan Shanks, un gang de criminelles exclusivement féminines. Les personnages masculins ont eu aussi une place importante du côté de la famille Stallworth, menée d’une main de fer par un juge intransigeant.
Des détrousseurs de cadavres, des voleurs de haillons. Dans le quartier, même un rat mort garde pas ses poils.
J’ai adoré l’atmosphère très noire et réaliste du New-York dépeint dans Les aiguilles d’or. L’ambiance est immersive grâce aux descriptions travaillées. Il y en a d’ailleurs un certain nombre. Cela pourrait ralentir certains lecteurs qui trouveront l’intrigue trop longue à s’installer. Personnellement, j’ai adoré cet aspect du récit qui plante le décor dans les moindres détails. Après quelques chapitres, on a l’impression d’arpenter nous-mêmes les terribles rues du Triangle Noir dans lesquelles règne la loi du chacun pour soi.
L’écriture de Michael McDowell est entraînante, le travail de traduction minutieux et les mots s’enchaînent dans une lecture fluide. Si cette lecture est sombre, elle a été pour moi aussi délectable qu’addictive.
En bref, une lecture addictive que je recommande
En bref, Les aiguilles d’or de Michael McDowell est un roman addictif et divertissant que je ne peux que vous recommander. Dans un New-York sombre voire sordide, une guerre de clans est déclarée, une guerre dans laquelle les deux partis s’opposent dans un bras de fer acharné. Les descriptions de l’auteur sont poignantes et on se retrouve rapidement transposé dans la fin du XIXe siècle, voyageant d’un quartier bourgeois à un quartier populaire et violent. Les personnages sont forts et très bien construits, ce qui donne un vrai relief au récit. On se les représente, on les comprend, bien qu’on ne les excuse pas, et on ne se demande qu’une chose : jusqu’où iront-ils pour assouvir leur soif de pouvoir ?
Pour résumer
Avez-vous envie de découvrir le roman Les aiguilles d’or ? Connaissez-vous l’auteur Michael McDowell ?
Si le livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver ici.
Auteur : Michael McDowell (américain) – Genres : Historique, Drame – Date de publication originale : 1980 – Editions : Monsieur Toussaint Louverture – Nombre de pages : 520
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4 Comments
tampopo24
05/11/2023 at 17:55Addiction partagée ! J’ai dévoré ce nouveau roman et comme toi j’ai beaucoup aimé ce portrait très sombre de cette ancienne NY. Les portraits de ces femmes étaient poignants également. Un beau roman de société !
Parlons fiction
06/11/2023 at 15:05Malgré ses 500 pages, il se lit très rapidement. Michael McDowell a le don de rendre ses histoires très divertissantes et le fond sur lequel se base Les aiguilles d’or est poignant. Je suis ravie de voir qu’il a su séduire d’autres lecteurs et lectrices 🥰
Annafaitsonblog
28/11/2023 at 07:54Déjà rien que de voir l’objet, j’ai envie de le lire lol. Et puis, j’ai vu pas mal de bonnes chroniques donc je pense que je me lancerai aussi 🙂
Parlons fiction
28/11/2023 at 19:48S’il te tente, je te le conseille vivement ! Le rythme est assez lent, mais on est pris dans la narration de Michael McDowell en à peine quelques pages 😊